Note à moi-même

Profite du moment présent fille, parce qu'il est fucking, fucking parfait.
Oh que oui.

Party de Noël

Tsé quand ton boss vient pour prendre une petite bouchée au crabe pis que tu lui dis: mange pas ça! Ça goûte la petite fille pas propre.

Classy.

Ma boss a démissionnée

Deux fois ct'année que ça arrive. Coudonc, qu'est-ce que je leur fait?

cochonneries

T'es loin. C'est long le temps qui passe pas vite à la job, qui passe pas vite quand t'es loin comme ça. Je t'écris des histoires coquines. Coquines c'est pas le bon terme dans le fond, c'est des histoires sales, sales comme dans pas propre. Des histoires vulgaires pas pour les oreilles chastes. Des histoires qui te font t'ennuyer de toi pis moi dans ton lit, qui excitent tes yeux pis le reste de ton corps aussi. J'ai hâte que tu reviennes.

fuck ma job, pis la sienne surtout

Hier matin ma boss m'a fait venir dans son bureau, elle me fait jamais venir dans son bureau. Elle est jamais là de toute façon. Elle me confierait sa vie les yeux fermés qu'elle me dit tout le temps alors elle me laisse toute seule tout le temps. Je suis allée dans son bureau et ma voisine de gauche était assise sur la petite chaise pas confo. Elle avait pas l'air bien ma voisine, pis ma boss avait l'air de s'être fait passer dessus par un dix roues. Moi j'étais trop grande avec mes talons à côté d'elles, assises.

La voisine de gauche s'en va qu'elle m'a dit ma boss. Elle peut pas faire ça que j'ai répondu, c'est pas possible non. Oui, c'est comme ça on vient de la crisser dehors, elle s'en va. La tempête dans mes yeux, dans ma tête, s'est déclenchée. Dans ma tête je me suis dit fuck. La seule raison pour laquelle j'aime ma nouvelle job s'en va, elle peut pas s'en aller, je vais devoir m'en aller.

J'ai un peu crié criss vous êtes dont ben innocent de la crisser dehors pis j'ai claqué la porte. Je suis partie dehors. Je suis partie m'aérer le cerveau pis la face pis toute le reste, je suis pas revenue avant deux heures. La voisine était déjà partie, ma boss avait disparue, pis mon envie de vivre aussi. 

On peut pas empêcher une fille de s'en faire, c'est faite de même une fille.

Je m'en fais peut-être pour rien ou peut-être pas. Ces affaires-là, ça se contrôle pas, tu les ressens même si tu te dis que tu devrais te calmer et pas t'en faire trop, trop vite. Mais tsé quand t'as vécu des histoires de marde, t'es méfiante pis tu t'en fais pour rien, c'est plus fort que toi. On appelle ça une carapace je pense. 

Toi pis moi c'est pas pareil, ça se compare pas. Toi pis moi on fait juste apprendre à se connaître. Toi pis moi on s'est rien promis encore pis c'est correct comme ça mais j'ai peur. Je suis pas mal sur que tu vas le faire battre mon coeur éventuellement. Je te dirai pas je t'aime demain ni après demain non plus et peut-être même pas dans un mois mais t'es pas comme les autres. On les sent ces affaires-là. Alors je m'inquiète, j'ai peur que tu me fasses souffrir.  

J'ai pas envie d'avoir le talk de l'exclusivité avec toi. J'ai envie que ça se décide tout seul parce qu'on en a envie. Je dis ça pis c'est même pas fondé, je le sais même pas ce que toi tu penses. Pourtant tu dis tout ce que tu penses mais j'ai de la misère à sizer ce que tu cherches. Aujourd'hui pu personne sait. Tout le monde cache son jeu, on a peur de dire les vraies affaires. On a peur de dire tu me plaît plus que juste un peu. 

J'ai pas l'impression d'être cohérente. Je suis clairement pas cohérente. Je bois une coupe de vin rouge en même temps qu'un verre de lait pis je mange des toasts. C'est pas cohérent pentoute mon affaire. 

Je relis mes vieux classiques de Duras pis je me prend à imaginer m'enfermer dans une maison toute seule, toute seule avec juste mes doigts pour écrire des livres un peu fuckés, pas pour tout le monde. Je me prend pour Duras, pis je m'imagine une vie de solitude incomprise parsemée d'amants mais pas d'amour. Est-ce que c'est mieux d'être triste par solitude ou triste par amour. Faudrait lui demander à elle. Je suis loin d'écrire aussi bien qu'elle anyway. 

Je sais pas où je m'en vais avec ça mais je suis certaine d'une chose. J'ai pas envie de vivre un autre échec. Pas maintenant. Je veux continuer d'éclater de rire dans tes jolis yeux. J'ai besoin de continuer à te réveiller la nuit parce que je suis incapable de me rassasier de toi. J'ai le goût de te surprendre encore avec mes niaiseries. Je veux que tu continues à me sortir de ma zone de confort. J'ai envie de toute ça pis de plein d'autres choses. J'aimerais écrire, un mot à la fois, notre histoire timide qui commence. Je veux pas m'arrêter d'écrire maintenant, ça serait pas vendeur comme fin. Pas digne d'un best seller en tout cas.

Les vieilles insécurités

C'est une belle histoire. Non ce n'est pas vraiment une histoire encore, c'est juste un début qui pourrait devenir une histoire. Une belle histoire, oh ça oui. Comme dans les films d'amour avec Ryan Gosling. Comme dans les films, tu es grand et beau, avec tes jolis yeux, et tu me prends la main le soir sur la rue comme ça, je souris, mes yeux papillonnent. Comme dans les films, tout va trop vite, on a le souffle court, sans dessus dessous, dans ton lit , on rit, on s'embrasse, on joue, on jouit, on s'essouffle, on ne s'endort jamais. On étire le plaisir le plus longtemps possible, le long de mes cheveux, dans le creux de tes reins et plus bas, et partout, on se bat, contre le sommeil, épuisés, inassouvissables de l'un et de l'autre. Puis on réalise, comme deux âmes blessées par le passé, que tout va si vite, si simplement, parfaitement. On a peur, un peu. Quand c'est trop beau c'est rarement vrai. Trop vrai pour être aussi beau. Les vieilles insécurités s'insinuent entre nos deux corps, doucement, sans un bruit, presque inconsciemment. On a peur de se faire mal, en tout cas moi j'ai peur, je ne sais pas toi mais je pense que toi aussi. Avoir mal encore, comme avant, comme toujours. C'est une histoire de peur, une peur grandiose, plus grande que nous, angoissante, grisante. Celle qui apparaît lorsqu'on ressent. La peur que j'avais peur de ne plus jamais ressentir.