Y'a des fins de semaine comme ça, j'ai plutôt envie de parler aux murs centenaires de mon bel appartement tout vieux qu'au reste du monde. Dans ce temps là, je mets le chum presque dehors et je m'habille même pas sauf un peu quand même pour aller acheter de quoi nourrir nos bedons pas trop ronds au Marché Jean-Talon. J'achète des poireaux pis du poulet pis je cuisine ma vie tout un après-midi pendant que les hauts-parleur et les Jackson 5 me chantent Noël. Je fais de la magie qui sent bon le bouillon et du réconfort qui goûte le mijoté. Je prends aussi du carton pis de la colle blanche comme quand on étaient petits et je fabrique de l'amour pour les gens autour. J'emballe des pensées avec des fils dorés et j'écris des sourires à venir.
Quand l'homme revient avec la marmaille dans les bras, il me sert fort. Je suis contente de les voir. Dépeignée dans mes pantoufles de laine beige et rose et pas maquillée dans mes leggings de fille en congé, il me dit que je suis belle. On mange du mijoté pis on rit en trempant notre pain dans la meilleure sauce que t'as jamais mangé. La vie est bonne par ici, j'ai rien à redire.
