welcome fuckin back - prise 2

Finalement, j'ai recroisé le gars un peu plus tard. Il attendait l'avion pour Montréal, comme moi. Alors j'ai vraiment pris mon courage par toutes les mains du monde entier en me disant que ça terminerait juste trop bien mon trip des Îles. J'ai écrit mon numéro de cell rose sur un papier pas rose et je me suis approchée. Je lui ai dit un peu gênée mais même pas tant que ça si je t'invite à aller prendre un café ou une bière ou plus de bières aussi si tu veux ou autre chose à boire aussi si tu veux, est-ce qu'il y a une fille quelque part dans le monde qui va être en crisse?

** Pis là, tu peux décider de la suite, tsé comme les ptits romans jaune-orange Choisis ta propre aventure.. Si tu veux une fin qui finit bien, choisis le paragraphe A. Si comme moi ta vie chie toujours, choisis le paragraphe B. **
 
A - Il m'a souri. Vraiment le sourire le plus cute de  toute la vie depuis ce gars-là avec qui je me balançais jusqu'à fuckin minuit du soir dans le parc épeurant. Il m'a répondu Y'a pas une fille qui sera en crisse pis en plus, y'a un gars vraiment heureux en ce moment. J'étais vraiment comme oh my fuckin god, bouchée, alors je lui ai tendu mon papier, le numéro de téléphone appelle quand tu veux que j'ai dit pis il a dit mais là, t'attends l'avion comme moi, assis-toi, veux-tu quelque chose, des chips, des smarties? pis c'est la première fois que j'ai espéré que l'avion soit en retard de mille heures.
 
B - Il m'a souri.Vraiment le sourire le plus cute de  toute la vie depuis ce gars-là avec qui je me balançais jusqu'à fuckin minuit du soir dans le parc épeurant. Il m'a répondu y'en a pas juste qui va être en crisse, y'a aussi mes jumelles qui attendent que leur papa revienne à la maison.. J'étais vraiment comme oh my god, bouchée, alors je ne lui ai pas tendu mon papier, ok wow, elles sont chanceuses genre toutes ces filles-là.. pis jsuis partie, attendre que l'avion me décalice de là.

welcome back

Je me sens comme dans un film - on s'est arrêté à Gaspé pour embarquer du monde et rentabiliser le vol parce qu'aux Îles, dans l'avion, en partant, on était juste 6. Un monsieur qui partait pour le Brésil, deux étudiants qui retournaient à Québec, un vieux couple qui allait visiter leur fille à Montréal pis moi. Qui retourne chez nous.
 
J'ai regardé les Îles rapetissées par le hublot en me répétant crisse c'est beau, crisse c'est beau mais je n'ai pas braillé parce que c'est maintenant une certitude, sur les Îles, j'ai une deuxième famille, une deuxième maison, deux ou trois sofas où aller crasher, plein de becs à aller donner, la prochaine fois.

À Gaspé, il est monté. Il ne m'a pas regardé. Il a souri à quelqu'un d'autre, peut-être à la vieille madame. Pis à Québec, il a débarqué. Pis il m'a souri. À moi.

Là, je suis à l'aéroport pis je le cherche partout. L'homme de ma vie. Je le cherche partout, tout le temps. Même dans un aéroport. Même dans une histoire inventée.